Kenya

Afrique

PIB / Habitant ($)
2 110,0 $
Population (en 2021)
51,5 Millions

Evaluation

Risque Pays
C
Climat des affaires
A4
Précédemment
C
Précédemment
A4

suggestions

Résumé

Points forts

  • Septième économie africaine
  • Agriculture diversifiée et services dynamiques (télécommunications et services financiers, tourisme)
  • Mombasa est le premier port d’Afrique de l’Est
  • Electricité d’origine géothermique et hydraulique
  • Gisements d’hydrocarbures dans la région nord-ouest de Turkana
  • Population en forte croissance et classe moyenne émergente

Points faibles

  • Hydroélectricité et agriculture pluviale sensibles à la météo
  • Faibles ressources publiques (18% du PIB) et dette publique élevée
  • Goulots d’étranglement dus au manque de compétences et à la mauvaise gestion d’infrastructures
  • Risque terroriste au nord, près de la Somalie
  • Pauvreté (36% de la population) et insécurité alimentaire ; divisions politiques et ethniques
  • Corruption et déficiences en matière de gouvernance, y compris dans les entreprises publiques

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
14%
Ouganda
13%
Pakistan
8%
Tanzanie (République unie de)
7%
États-Unis d'Amérique
6%

Import des biens en % du total

Chine 18 %
18%
Émirats arabes unis 16 %
16%
Inde 10 %
10%
Europe 8 %
8%
Arabie saoudite 6 %
6%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance robuste malgré le resserrement monétaire et budgétaire

La croissance restera vive en 2024. Elle sera portée par un secteur des services (55% du PIB) dynamique, dont un tourisme robuste ayant déjà dépassé son niveau prépandémique (10,4% du PIB en 2022). De plus, le secteur agricole (19% du PIB), crucial puisqu’il contribue à l’essentiel des exportations et concentre les deux tiers des emplois, restera porteur eu égard à la persistance d’El Niño qui apporte généralement un temps plus humide en Afrique de l’Est. En revanche, la croissance sera limitée par l’impact combiné du resserrement monétaire et de la consolidation budgétaire. L’investissement privé pourra toutefois bénéficier de l’accent mis sur les projets en partenariat public-privé. En outre, un projet de privatisation de 35 entreprises publiques est en cours, qui pourrait d’abord concerner la Kenya Pipeline Company qui gère l’oléoduc et le gazoduc du pays. La consommation (88,7% du PIB en 2022) restera résiliente grâce à une baisse de l’inflation, aux gains issus du secteur agricole et à l’élan des remises d’expatriés.

Pour lutter contre l'inflation et enrayer la dépréciation du shilling, la Banque Centrale du Kenya (CBK) poursuit son resserrement monétaire. Elle avait déjà relevé son taux directeur de 375 points de base cumulés en 2023 et elle a annoncé une nouvelle augmentation de 50bp en février 2024, le portant à 13%. Un essoufflement de l’inflation est attendu en 2024, en raison d’une décélération des prix alimentaires et d’un ralentissement de la dépréciation (-20% face au dollar), grâce à l’action de la CBK et au soutien du FMI et de la Banque Mondiale. En janvier 2024, le FMI a approuvé une troisième augmentation du programme avec le Kenya, son financement total au titre des Facilités élargie de crédit (FEC) et de financement (FEP) atteignant désormais 4,4 milliards d’USD pour la période 2021-2025.

Des déficits jumeaux et un endettement élevé

Le déficit budgétaire devrait poursuivre son repli en 2024. Dans le cadre du programme avec le FMI, le Kenya poursuivra sa consolidation budgétaire. Le gouvernement prévoit principalement des mesures pour stimuler ses recettes (18% du PIB) telles qu’un doublement de la TVA sur le carburant et une hausse de l’impôt sur le revenu pour les tranches supérieures. La privatisation d’entreprises pourrait également être une source additionnelle de recettes. Le déficit sera financé par emprunt domestique (émission de bons du Trésor) ainsi que par des financements extérieurs, surtout concessionnels, notamment du FMI et de la Banque mondiale. La dette publique, à moitié extérieure, et dont le service mobilise 44% des recettes, présente un risque élevé de surendettement selon le FMI. Les deux principaux détenteurs de la dette publique extérieure sont la Banque mondiale et la Chine, qui en détiennent respectivement 28% et 18%, alors que les prêts commerciaux onéreux constituent 22%. Cependant, elle deviendrait soutenable grâce à l’effort budgétaire en cours. La dépréciation du taux de change représente un risque pour la dette publique, puisque la moitié est libellée en devises étrangères.

Le compte courant restera déficitaire en 2024, du fait d’un déficit commercial conséquent (9,3% du PIB, dont la moitié pour l’énergie). Malgré le dynamisme du secteur agricole, la croissance des exportations peinera à compenser la relance des importations, liée à l’essor économique et la dépréciation limitée du shilling. La balance des services est à peine excédentaire malgré les revenus du tourisme (1,1% du PIB en 2023). Le paiement des intérêts sur la dette (3% du PIB), sera plus que compensé par les remises d’expatriés (plus de 4% du PIB attendus). Elles proviennent principalement d’Amérique du Nord (58% en 2023), en particulier des Etats-Unis. Compte tenu de réserves de change (équivalentes à 4 mois d’importations fin 2023) et des IDE limités (0,7% du PIB), les besoins de financement seront couverts par emprunts (surtout concessionnels, mais aussi commerciaux). En février 2024, le Kenya a émis une euro-obligation à 7 ans de 1,5 milliards d’USD au taux de 10,375% pour racheter une partie de l’euro-obligation de 2 milliards d’USD arrivant à échéance en juin 2024.

Fragilité politique et approfondissement des relations extérieures

La coalition Kwanza du président William Ruto, élu, en 2022, pour 5 ans, dispose de 179 sièges sur 349 à l’Assemblée nationale et 33 des 67 sièges au Sénat. Ses pourparlers avec la coalition de l’opposition Azimio menée par Raila Odinga, le perdant de la dernière présidentielle, dans le cadre du Comité de dialogue national, ont abouti à un rapport bipartisan adopté unanimement par l’Assemblée. Cette adoption a apaisé les tensions, mais la mise en place des réformes politiques (création d’un rôle officiel de chef de l’opposition) et institutionnelles (retour d’un poste de premier ministre, réforme du processus électoral) proposées sera ardue, avec un risque de reprise des manifestations.

Sur le plan international, si l’instabilité en Somalie, en République Démocratique du Congo et au Soudan pèseront sur le commerce, la fin de la guerre civile en Ethiopie présage des opportunités commerciales. En outre, M. Ruto souhaite approfondir les relations avec les partenaires multilatéraux et bilatéraux, en particulier avec les Etats-Unis et l’Union Européenne. Depuis avril 2023, des pourparlers sont en cours avec Washington pour un partenariat commercial et d’investissement (STIP) et un accord de partenariat économique avec l’UE a été approuvé en février 2024.

Dernière mise à jour : mars 2024

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