Côte d'Ivoire

Afrique

PIB / Habitant ($)
2 473,0 $
Population (en 2021)
28,4 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
B
Précédemment
B
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Ressources naturelles abondantes (cacao, noix de cajou, caoutchouc, pétrole, gaz, or, etc.)
  • Accès aux marchés internationaux de capitaux et assurance du soutien du FMI (4,8 milliards de dollars sur la période 2023-2026)
  • Politique volontariste de développement des infrastructures (transport, énergie, santé, etc.)
  • Engagement pour les réformes (sectorielles, environnement des affaires, finances publiques)
  • Membre de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)
  • Réconciliation nationale pour davantage de stabilité politique et sociale

Points faibles

  • Faible diversification de la base productive et manufacturière, dépendance à quelques exportations vulnérables à la fluctuation des cours mondiaux
  • Fortes disparités économiques régionales entre Abidjan et le reste du pays
  • Déficit infrastructurel (eau, assainissement, TIC, etc.)
  • Difficile recul de la pauvreté (38,4 % de la population gagne moins de 3,65 dollars par jour en 2023)
  • Secteur privé fragile, difficultés d’accès au crédit et informalité massive (90 % de l’emploi pour 90 % du PIB)
  • Faiblesse des recettes publiques (16,3 % du PIB en 2023)
  • Menace terroriste djihadiste au nord du pays
  • Plantations de cacao premières responsables de la déforestation ou du travail des enfants

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
32%
États-Unis d'Amérique
7%
Vietnam (République socialiste du)
6%
Suisse
5%
Mali
5%

Import des biens en % du total

Europe 26 %
26%
Chine 16 %
16%
Nigéria 13 %
13%
Inde 5 %
5%
États-Unis d'Amérique 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Stabilisation de la croissance à un niveau soutenu

En 2025, comme en 2024, la croissance économique devrait conserver un niveau confortable, soutenue par le dynamisme des exportations (environ 25 % du PIB en 2023), en lien avec celui du secteur agricole et des industries extractives, mais aussi, par une consommation des ménages robuste ainsi que des dépenses d’investissement privées durablement élevées. La production et les exportations d’hydrocarbures (15,8 % des exportations en 2023) devraient bondir, à mesure que l’exploitation du champ offshore Baleine (consortium Eni-Petroci), dont les réserves sont estimées à 2,5 millions de barils de pétrole brut et 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel, rejoindra son plein potentiel, prévu pour 2028. Dans le même temps, les mises en service récentes de plusieurs mines d’or, ainsi que la découverte d’importants gisements confortent les perspectives du secteur (12,8 % des exportations en 2023). Riche en ressources agricoles, la Côte d’Ivoire pourra également compter sur ses exportations de caoutchouc (11,2 % des exportations en 2023), de noix de cajou (6,9 %) ou encore de cacao (31,7 %), dont elle est la première productrice mondiale. Les résultats décevants de la campagne cacaotière 2023/2024, marqués par une diminution de la production (de l’ordre de 25 %) – à cause des conditions climatiques et de plusieurs maladies – ont concouru à l’envolée spectaculaire des cours mondiaux, responsable, en avril 2024, du relèvement de 50 % du prix bord champ fixé par le gouvernement, en charge de rémunérer les producteurs. Une bonne nouvelle qui, combinée à des perspectives plus clémentes pour la prochaine récolte, devrait permettre aux exportations de cacao de rebondir fortement en 2024/2025.

Pour soutenir le développement des infrastructures (réseau électrique, port et métro d’Abidjan, CHU d’Abobo, etc.) dans le cadre du Plan National de Développement (PND), les dépenses publiques d’investissement (6,8 % du PIB en 2023) resteront conséquentes en 2024/2025, épaulées par la coopération internationale. Plus encore, le secteur et les investissement privés (18,3 % du PIB en 2023) progresseront sur la période, consolidés par les efforts concrets du gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires et promouvoir le développement des chaînes de valeur dans une quinzaine de secteurs (lutte contre la corruption, défense des droits de propriété, simplification du système de taxation des entreprises et des conditions de crédits pour les PME, etc.). Un développement accompagné par un probable assouplissement de la politique monétaire de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) – qui maintient son principal taux directeur à 3,5 % depuis décembre 2023 après plusieurs hausses de rang –, en réponse au ralentissement de la hausse des prix sur toute la période, grâce à l’assagissement des cours des produits de base. Dans ce contexte, la consommation des ménages (78 % du PIB en 2023), déjà confortée par les retombées économiques de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) début 2024 et les revenus tirés du cacao, continuera de croître et de porter la croissance ivoirienne.

Assainissement des finances publiques sous l’égide du FMI

Accompagnée par le FMI, la Côte d’Ivoire poursuit son exercice de consolidation budgétaire. En échange de son engagement pour mobiliser davantage de recettes fiscales (de l’ordre de 0,5 % du PIB supplémentaire par an entre 2024 et 2026) et maîtriser ses dépenses, Yamoussoukro dispose du soutien de plusieurs programmes conclus avec le FMI (FEC, MEDC, FRD) assortis de 4,8 milliards de dollars (dont 1,6 milliard déboursé en septembre 2024), répartis entre mai 2023 et septembre 2026. Ainsi, la suppression de quelques exemptions de taxe, la formalisation accrue de l’économie et la digitalisation du processus administratif participeront de concert à l’élargissement de l’assiette fiscale. Dans le même temps, les revenus d’exportation, portés par les prix élevés de l’or et du cacao, contribueront aussi à gonfler les recettes de l’État (16,2 % du PIB en 2023), qui demeurent pourtant encore en-deçà du seuil de 20 % recommandé par l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). En revanche, les efforts de rationalisation des dépenses publiques – à l’image de la diminution de certains transferts à destination des ménages et des entreprises d’État – resteront limités par des dépenses en capital encore élevées, pour soutenir l’agenda de développement infrastructurel ambitieux du gouvernement, de même que par des paiements du service de la dette toujours importants. En conséquence, le déficit public devrait s’amoindrir en 2024/2025, convergeant progressivement vers le seuil régional de 3 % du PIB. Son financement sera assuré par des emprunts domestiques (56 % des besoins sur la période 2024-2026), des emprunts non ou semi-concessionnels auprès de partenaires étrangers (bilatéraux, multilatéraux et banques commerciales) mais aussi des émissions obligataires, après une longue absence sur le marché des Eurobonds rompue en janvier 2024 (2,6 milliards de dollars émis avec succès à 6,61 % sur 11,3 ans en moyenne pondérée). Le poids de la dette publique dans le PIB – à plus de 60 % extérieure, majoritairement multilatérale et sous forme obligataire – augmentera encore en 2024, avant de s’alléger dès 2025, en ligne avec le déficit public et une croissance robuste.

En 2024, voire plus encore en 2025, le déficit courant devrait se redresser, sous le coup de termes de l’échange plus favorables et de progrès sur l’excédent commercial (2,6 % du PIB en 2023). Dans le détail, la montée en puissance progressive des capacités productives du nouveau gisement offshore de gaz et de pétrole (champ Baleine) ainsi que les cours spectaculaires de l’or et du cacao renforceront les recettes d’exportations. Si les importations d’hydrocarbures diminueront en conséquence, les importations totales resteront tout de même encore élevées pour répondre aux besoins importants en biens d’équipement destinés au développement industriel et infrastructurel du pays, également responsable de la dégradation de la balance des services sur la période (-5,7 % du PIB en 2023). Le compte des revenus primaires (-4,1 % du PIB en 2023), lui aussi, devrait rester dans le rouge, en raison du rapatriement des revenus des compagnies étrangères. Le déséquilibre global sera financé par des entrées croissantes d’IDE, principalement à destination du secteur minier et des hydrocarbures, et par recours à l’endettement, le tout participant au redressement des réserves de change de l’UEMOA (seulement 3,5 mois d’importations fin 2023).

Apaisement politique et social relatif à l’approche des élections

En bonne position pour remporter les prochaines présidentielles d’octobre 2025 et législatives de 2026, après les résultats sans appel des élections municipales et régionales de septembre 2023 en sa faveur, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le parti de l’actuel président Alassane Ouattara et de son potentiel successeur Robert Beugré Mambé, maintient sa domination de la scène politique depuis 2011. Les élections devraient se dérouler dans un climat politique et social apaisé, qui contraste avec les fortes violences post-électorales de 2020, grâce au dialogue engagé avec l’opposition suivi de plusieurs concessions (refonte de la Commission électorale, indemnisation des victimes de violences politiques, etc.) de la part du pouvoir en place. Ce processus de réconciliation, consacré par la réussite organisationnelle de la CAN, remportée par l’équipe nationale, demeure néanmoins fragile, alors qu’une reprise des tensions ne peut être écartée dans la perspective du scrutin de 2025, sur fond de mécontentement de la population (pauvreté, inégalités, etc.). En outre, l’environnement sécuritaire se dégrade dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, où le danger terroriste islamiste s’intensifie depuis le départ des forces étrangères, sans pour autant menacer l’intégrité territoriale du pays.

En réponse, la Côte d’Ivoire sollicite l’appui des autres États de la région, de la France et des États-Unis. Depuis 2017, un accord de coopération militaire et de partage de renseignements regroupe Yamoussoukro avec ses voisins (Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo). La présence française, qui y possède une base militaire permanente, demeure un élément sécuritaire important, malgré un plan de réduction des effectifs annoncé en juin 2024, au même titre que l’aide de 100 millions de dollars sur 10 ans accordée par les États-Unis en mars 2023. Les deux pays constituent également des partenaires économiques (commerce et investissement) importants.

Dernière mise à jour : août 2024

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